INTRODUCTION                                         3
d'une habitation, est comprise sous Ia désignation de tapisserie. Pour qu'il ne reste aucun doute sur la portée de ce terme, V Encyclopédie ajoute ces explications empruntées textuellement au Dictionnaire dic commerce de Savary : « On peut faire cet ameublement de. toutes sortes d'étoffes, comme de velours, de damas, de brocart, de bro­catelle, de satin de Bruges, de calmande, de cadis, etc.; mais, quoique toutes ces étolles, taillées et montées, se nomment tapisse­ries, on ne doit proprement appeler ainsi que les hautes et basses lices, les bergames, les cuirs dorés, les tapisseries de tentures de laine, et ces autres que l'on fait de coutil sur lequel on imite avec diverses couleurs les personnages et-les verdures de la haute lice. » Ainsi, quand on trouve le mot tapisserie au xvme siècle, il faut bien se garder de le prendre toujours comme équivalent de tenture de haute ou de basse lice. D'ailleurs, cette application d'un terme unique à tous les tissus propres à la décoration des apparte­ments n'est pas spéciale au dernier siècle. On la retrouve bien avant ie règne de Louis XV et en plein moyen âge. Notons en passant que l'énumération même qui vient d'être citée ne comprend pas tous les genres d'ouvrages connus sous le nom de tapisserie; elle ne parle pas notamment de la tapisserie au point, à laquelle le Dictionnaire de l'Académie et celui de Littré donnent la priorité dans leur énumération des différentes acceptions du mot tapis­serie.
La tapisserie au point est, on le sait, un travail à l'aiguille exé­cuté sur un canevas plus ou moins serré, produisant, au moyen de laines de différentes nuances, les'dessins les plus variés. C'est une sorte de broderie fort usitée à toutes les époques,'mais n'ayant rien de commun avec la haute ou la basse lice. Bien qu'elle atteigne parfois de très vastes dimensions, la tapisserie au point rentre plutôt dans la décoration des meubles, sièges, lits, rideaux ou tables, que dans celle des murailles. Nous.ne nous occuperons point ici de ce genre de travail. Nous laisserons-également de côté la broderie, et les ouvrages de toute nature exécutés à l'aiguille. Bien entendu, les cuirs dorés, les bergames et autres étolles décoratives englobées autrefois dans le terme général'de tapisseries, ne rentrent pas da­vantage dans le plan du présent ouvrage.
Sans nous perdre en de longs développements, il convient d'in-